STÉPHANE MALLARMÉ

SOUPIR





 
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Mon âme vers ton front où rêve, ô calme sœur,
Un automne jonché de taches de rousseur,
Et vers le ciel errant de ton œil angélique,
Monte, comme dans un jardin mélancolique,
Fidèle, un blanc jet d'eau soupire vers l'azur !
- Vers l'azur attendri d'Octobre pâle et pur
Qui mire aux grands bassins sa langueur infinie,
Et laisse, sur l'eau morte où la fauve agonie
Des feuilles erre au vent et creuse un froid sillon,
Se traîner le soleil jaune d'un long rayon.

(Album de vers et de prose, Bruxelles : Librairie nouvelle, 1887;  Gallica)
Stéphane Mallarmé - mallarme.de













«Tout le mystère est là : établir les identités secrètes par un deux à deux qui ronge et use les objets, au nom d'une centrale pureté.»
(À Francis Vielé-Griffin, 7 août 1891. - In : Œuvres complètes ; hrsg. von Bertrand Marchal ; Bd. I - [Paris] : Gallimard, 2003 ; S. 806)